TER : l’Alsace doit reprendre les commandes

« Le Grand Est fait baisser les prix ». Telle était la promesse de l’ancien président de la Région Grand Est Philippe Richert au sujet du transport ferroviaire en 2017. Grâce aux 100 millions d’euros d’économies annuelles annoncées, la nouvelle grande région devait permettre davantage de trains pour des billets moins chers.

Or, presque dix ans plus tard, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les clients des TER Grand Est :

• hausses tarifaires : +5% sur le prix des abonnements prévue en janvier 2026 ; après des hausse annuelle de 3% et 4% ces quatre dernières années.
• carte fluo qui passera de 20 à 30 euros.
• service réduit annoncé durant les vacances scolaires, impactant négativement les salariés qui ne sont pas concernés (15 semaines par an).
• REME (Réseau express) à Strasbourg en-deçà des objectifs annoncés en matière de trains supplémentaires.

Le décalage entre les promesses des élus régionaux et la réalité du terrain est abyssal. Cet échec justifie de retrouver une gestion plus rigoureuse et adaptée à l’échelle alsacienne.

Contrairement à ceux qui prétendent que la Région Alsace est trop petite pour gérer efficacement le ferroviaire, l’Alsace présentait des résultats plus favorables que la plupart des régions françaises (coût au kilomètre plus faible qu’ailleurs notamment). En 1997, la régionalisation du transport ferroviaire a été d’abord testée par la Région Alsace, et c’est précisément suite à ce succès que toutes les régions de France ont obtenu cette compétence en 2002.

Sous cette gestion :

• Le réseau TER alsacien est reconnu pour sa régularité : un taux de régularité de 95,8 % en 2012. (Source : Cerema)

• Le nombre de voyageurs a fortement augmenté (+ 140 % depuis le début de la régionalisation), montrant que le train a trouvé son public.

• Le coût de fonctionnement — notamment en train-kilomètre — était parmi les plus compétitifs en France. (Source : Ville, rail & transports)

Le réseau alsacien est constitué autour d’un sillon nord-sud, qu’il faudrait mieux connecter au réseau badois et bâlois pour former un véritable réseau en hélice couvrant la vallée du Rhin. Cette logique de développement spécifique à l’Alsace nécessite une forte impulsion locale, qui ne viendra jamais d’une région dont les assemblées plénières se déroulent de l’autre côté des Vosges.

Le domaine des transports plaide pour la création d’une collectivité unique d’Alsace, qui permettrait de développer une politique d’infrastructure d’ensemble cohérente et efficace (routes, ferroviaire, mobilités douces, etc.). Dans le domaine des transports, l’expérience a montré que la décentralisation est également vertueuse.