L’odieux chantage aux subventions d’élus du Grand Est : l’OLCA pris en otage
Un homme politique, maire de Gundershoffen et conseiller d’Alsace, se présente aux élections législatives sous l’étiquette LR. Plutôt que de passer un accord avec le RN, dans la mouvance CIOTTI, il obtient le soutien du parti régionaliste Unser Land (UL). Victor VOGT est, en effet, connu pour son engagement ancien en matière de défense de la culture régionale. Ses compétences, unanimement reconnues, l’ont fait désigner comme président de l’Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle (OLCA), après en avoir été vice-président. Il s’est aussitôt mis en retrait de ces fonctions pendant la campagne électorale.
Cela n’a pas empêché, comme le relatent les DNA de ce dimanche 23 juin, un certain nombre de conseillers régionaux, y compris le président de la Région Grand Est (GE), Frank LEROY en personne, d’écrire une lettre au président de la Collectivité européenne d’Alsace, F. BIERRY, pour lui demander que Victor VOGT démissionne de ses fonctions, à défaut de quoi les administrateurs de l’OLCA représentant la Région démissionneraient du conseil de cet organisme car ils ne sauraient « associer la Région et ses financements à une association présidée par un élu Unser Land».
Cette missive navigue entre l’absurde et un inadmissible et scandaleux déni de démocratie accompagné d’un abus de fonctions publiques.
Il est absurde de traiter V. VOGT d’élu UL, dont il n’a pas l’étiquette. Les auteurs de la lettre auraient été mieux inspirés de féliciter ce candidat pour le choix courageux qu’il a fait. Il est encore plus absurde de demander sa démission au Président de la CEA ; celle-ci, en convention avec la région, cofinance l’association mais ne la dirige pas.
L’absurde devient scandale quand des élus régionaux se mêlent d’une élection à laquelle ils ne participent pas et où ils n’ont aucune légitimité pour intervenir. Déclarer que la présence d’un parti politique, mal aimé des intéressés mais parfaitement légal et intégré au jeu politique alsacien de longue date, suffirait à rendre infréquentable une association comme l’OLCA relève d’une intolérance et d’un ostracisme absolument condamnables.
Menacer une institution chargée d’un service public de lui retirer les subventions d’une collectivité publique astreinte à la neutralité politique est un détournement des fonctions publiques dont sont investies ces personnes et un abus de pouvoir au service d’objectifs purement politiciens, susceptible de constituer le délit de discrimination (code pénal art. 225-1, 432-7, cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende).
Voilà le vrai visage du Grand Est : intolérance à toute manifestation de régionalisme alsacien, chantage à la suppression des financements publics pour un pilier de la défense de l’identité alsacienne alors que d’hypocrites proclamations officielles répètent que le GE ne menace en rien les traditions et particularités de l’Alsace. Tout cela se fait sur un ton agressif que nous entendons de plus en plus souvent en provenance du GE, y compris d’élus alsaciens.
Merci, Messieurs, pour cette très convaincante démonstration de l’absolue nécessité de rétablir une Région Alsace pour sortir de cette machine à chicanes qu’est l’absurde méga-région.