Grand Est : le fiasco de la fusion des ligues de tennis
Tout comme les conseils régionaux, les ligues sportives ont été contraintes de fusionner à l’échelle Grand Est (sous la menace de retrait des subventions). Mais rassurez-vous, rien ne changera, nous disait-on.
Pourtant, en mai 2019, le budget lourdement déficitaire de la ligue de football du Grand Est a été rejeté par les clubs sur fond de hausse de prix des licences. Mais les problèmes financiers touchent également les autres sports.
Licenciements économiques ?
Pour la deuxième ligue régionale en nombre de licenciés, le tennis, la situation semble très grave. A tel point que la ligue du Grand Est a lancé un plan de licenciements économiques. Nous avons pu mettre la main sur une lettre envoyée par le président de la ligue Lionel Ollinger à une des salariées en procédure de licenciement.
Nous dévoilons ici la première page de la lettre, car elle contient les motifs économiques du licenciement. Notons que le licenciement économique est causé par une mauvaise situation financière et non pas par la qualité du travail du salarié.
Dérives … et dépenses
On y découvre qu’à cause de la fusion des trois ligues historiques, les dépenses dérivent avec une hausse la masse salariale et des couts de déplacement. La situation est critique au point que la ligue n’est même plus en mesure d’honorer ses engagements auprès de la fédération nationale. Les comptes de la ligue de tennis en effet sont sidérants. Le résultat d’exploitation à l’issue de la saison 2019 affiche une lourde perte de 151 303 euros, après une perte de 130 179 euros l’année précédente.
Pourtant, lors de l’AG de décembre 2018, le président de la ligue avait promis qu’il n’y aurait »pas d’obligation de mobilité géographique ni de suppression de poste imposé ». Raté !
Face à la situation qui tourne au fiasco, le tennis alsacien s’organise. Selon les DNA du 10/11/2019, le Comité du Bas-Rhin envisage de s’allier avec le Haut-Rhin pour reformer la ligue d’Alsace. Mais attention, la région Grand Est a prévenu. Si jamais le tennis veut revenir à l’échelle alsacienne, le Grand Est coupera les subventions !
Il est donc absolument nécessaire que la Collectivité européenne d’Alsace accompagne et soutienne les clubs pour leur permettre de résister au chantage de la région Grand Est. Et ce d’autant plus que les élus régionaux vont durcir les menaces au fur et à mesure que les déroutes s’accumulent pour la région, décidemment bien trop grande.
Voici le contenu de la première page de la lettre qui de licenciement, qui en rappelle les motifs économiques :
Madame,
Nous avons le regret de vous informer que nous envisageons de rompre votre contrat de travail pour le motif économique suivant :
Nous vous avons exposé lors de différentes rencontres et à travers plusieurs courriers les difficultés économiques que nous rencontrons, nécessitant une réorganisation de la Ligue.
Du fait de la fusion des trois Ligues historiques, nous nous retrouvons avec une masse salariale très supérieure à celle des autres Ligues.
De surcroit, des postes dont double emploi et des tâches n’ont plus à être assumées comme elles l’étaient précédemment sur trois sites.
Nous avons eu une augmentation des dépenses, ne serait-ce qu’au titre des frais de déplacement, tant pour les salariés que pour les élus.
Actuellement, nous ne sommes même pas en mesure de payer à la Fédération le montant dû au titre des licences.
Parallèlement, nous sommes confrontés à une baisse des recettes tenant tout à la fois à la diminution du nombre de licenciés, mais également à la diminution des subventions publiques et à la difficulté pour nouer de nouveaux partenariats sur le territoire du Grand Est.
Nous sommes dès lors contraints de nous réorganiser, tout en veillant à un équilibre territorial.
L’objectif est dès lors de spécialiser chacun des sites : les finances à STRASBOURG, la formation à REIMS et le secrétariat au siège à TOMBLAINE.