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29 Mar 2024|Politique

Région Alsace : que les choses sérieuses commencent !

Région Alsace : que les choses sérieuses commencent !

Le Mouvement pour l’Alsace (MPA) salue les propositions du député Olivier BECHT visant à attribuer à la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) l’intégralité des pouvoirs d’une région, à la place du Grand Est, dont elle cessera ainsi de faire partie. C’est notre combat depuis 2019. Le MPA se réjouit tout autant que soit enfin ouvert le débat sur les véritables blocages de cette réforme qui se trouvent du côté d’élus lorrains et champardennais qui ont réussi à empêcher, jusqu’à présent, un arbitrage de l’exécutif national en faveur du projet Alsace.

Chaque fois que ce sujet apparaît sur le devant de la scène, reviennent les mêmes diatribes, aussi outrancières que ridicules et fausses, sur le prétendu égoïsme des Alsaciens, leur repli sur soi ou leur démarche identitaire.

La fusion des trois régions a été faite contre la volonté quasi unanime des élus de tous bords. En huit ans, aucune preuve des bénéfices résultant de l’extension du périmètre n’a été apportée, sinon la répétition indémontrée que la région serait plus puissante (en quoi et vis-à-vis de qui ?). Les populations sont toujours majoritairement hostiles à ce mastodonte territorial, et ce serait une grave erreur que de l’ignorer.

Une région Alsace cumulant les pouvoirs départementaux et régionaux est souhaitée depuis les années 1990 parce qu’elle simplifie les structures, clarifie les compétences et facilite l’élaboration des politiques. Ce modèle est aujourd’hui soumis par le Président de la République à l’étude d’Éric Woerth, ce dernier ayant indiqué que le sujet est sur la table. Espérons qu’il ne s’agisse pas d’une simple manœuvre électoraliste à l’approche des élections européennes, car une nouvelle déception ne ferait que renforcer la crise de confiance.

Aucun principe juridique, ni aucune doctrine politique n’ouvre à des élus lorrains ou champardennais un pouvoir de veto contre un projet d’organisation de l’Alsace qui pointe tous les bons motifs, qui a un vaste soutien populaire et celui d’une majorité massive de ses élus, encore attesté par une délibération unanime du Conseil d’Alsace, le 18 décembre dernier.

Il revient désormais au gouvernement et aux responsables politiques d’organiser, sans tarder, une concertation en vue de définir une évolution raisonnée des institutions dans le Grand Est. Si elle révèle l’existence d’intérêts communs à préserver, une solution juridique sera trouvée. C’est aux partenaires eux-mêmes de tracer les voies du changement afin de ne pas se les faire imposer par un acte d’autorité, faute de consensus.

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