À Haguenau, André Reichardt dénonce le « mépris » de l’État et appelle à un sursaut régional alsacien

Ce mercredi 12 novembre, devant une cinquantaine de participants au foyer Saint Nicolas de Haguenau, André Reichardt, Président du Mouvement pour l’Alsace (MPA), est revenu sur sa décision de démissionner de sa fonction de sénateur. La lettre au Président de la République, signée par Frédéric Bierry, Président de la Collectivité européenne d’Alsace, et cosignée par douze parlementaires dont deux anciens ministres, n’a obtenu après pratiquement deux mois de silence , qu’une réponse du directeur de cabinet du président de la République annonçant qu’il transmettait le dossier au ministre chargé de la décentralisation. Sauf que ce dernier avait confié peu de temps auparavant qu’il n’avait aucun pouvoir en la matière et que le sort de l’Alsace se décidait exclusivement à l’Elysée. Face à une telle marque de mépris pour les élus et la cause de l’Alsace, André Reichardt a décidé de démissionner pour marquer sa forte désapprobation.
Dans la deuxième partie de son intervention, André Reichardt a commenté la situation de la France, y compris sur le plan financier. Sa conclusion est que cette situation n’est pas tenable, et que le système va finir par craquer. Des réformes radicales, y compris en matière de régionalisation, vont finir par advenir, que ce soit de manière volontaire ou bien forcée par les crises à venir. Il reste donc optimiste, estimant que le retour de la Région Alsace n’est qu’une question de temps. Quant à ce futur statut régional, il devra se faire sous forme de collectivité à statut particulier regroupant les compétences départementales et régionales, auxquelles se rajoutera des compétences étatiques (notamment dans le domaine de la santé par exemple).
Durant la séance de questions avec le public, le conseiller régional Armand Marx a souligné à travers des exemples concrets l’inanité de la gestion à l’échelle du Grand Est, qui rend impossible à suivre pour les élus l’ensemble des dossiers. Il résulte de cette complexité une prise de pouvoir de l’administration sur les élus, ce qui pose un vrai problème de contrôle démocratique.
Il a également été rappelé que la lettre de 36 maires du Grand Est envoyée en catimini lors d’une visite d’Emmanuel Macron à, Strasbourg en avril 2024, a eu un effet extrêmement toxique. Si la plupart des signataires étaient des maires de Lorraine et de Champagne, sept maires alsaciens y ont également apposé leur griffe, dont celui de Haguenau.
Enfin, le secrétaire du Club Perspectives Alsaciennes Jacques Schleef a rappelé les conditions qui permettraient, selon lui, de débloquer la situation, à savoir une union des élus alsaciens derrière un projet régional qui doit être clairement formalisé. De plus, les parlementaires devraient conditionner leur soutien au gouvernement à une avancée sur le dossier alsacien, ce qui constituerait un puissant levier de pression.
La conférence a été co-organisée par le MPA et l’association locale Hag’tion citoyenne.
