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21 Oct 2019|

Dérive financière du Grand Est, la majorité régionale dans le déni de réalité

Dérive financière du Grand Est, la majorité régionale dans le déni de réalité

Lors de la séance plénière du conseil régional Grand Est du 17 octobre 2019, Sylvain Waserman, député élu à Strasbourg, a pris vivement à partie Justin Vogel, le maire de Truchtersheim, qui avait dénoncé les dérives des dépenses de la grande région, ce qui n’a pas plu au député, membre de la majorité de Jean Rottner. Hostile au retour de la région Alsace, il n n’accepte visiblement pas qu’on parle de l’échec financier de la méga région, malgré les preuves éclatantes qui s’accumulent  et encore démontrées dans le récent rapport de la Cour des comptes.

Ainsi, il a vivement réagi en indiquant que la région, par sa bonne gestion, a augmenté son épargne brute de 350 à 447 millions d’euros de 2015 à 2017. L’épargne brute est en effet un indicateur important car elle désigne les ressources disponibles pour financer les investissements. Cette hausse lui permet de conclure que la situation financière s’est améliorée depuis que les régions ont été fusionnées.

La Cour des Comptes déplore justement l’absence d’économies globales liées à la fusion !

Cela serait un vrai scoop en effet, alors que la Cour des Comptes déplore justement l’absence d’économies globales liées à la fusion ! Le problème, c’est que l’analyse de Sylvain Waserman, si elle repose sur des chiffres exacts, est biaisée pour deux raisons. Voici ce que disent les données des comptes administratifs, c’est-à-dire les comptes d’exécution des budgets.

Premièrement, il compare les années 2015 et 2017, en oubliant l’année la plus récente, 2018. Or, il se trouve que l’épargne brute a diminué à 415 millions d’euros en 2018, soit une baisse de 30 millions d’euros qui offre un visage beaucoup moins flatteur pour la région.

Deuxièmement, le périmètre de compétences et les dotations ont augmenté depuis 2015, ce qui mécaniquement gonfle les chiffres absolus. Pour faire une comparaison juste, il faut utiliser le taux d’épargne brute en pourcentage des dépenses. Dans ce cas, on constate une très nette dégradation de l’épargne. De 22% pour la région Alsace en 2015, il est passé à 18,5% en 2016, pour tomber à 17,4%. Au lieu d’une amélioration, il s’agit donc en réalité d’une dégradation. Elle s’explique très logiquement par la hausse des coûts de fonctionnement liés à la fusion.

Si nous comprenons que les élus régionaux de la majorité défendent leur siège en présentant favorablement la situation, ils sont redevables de la vérité sans faire des analyses tronquées, voire manipulatrices, surtout si elles visent à discréditer les élus régionaux restés favorables à l’Alsace et à tromper les citoyens.

Nous félicitons Justin Vogel de l’avoir révélé face à un exécutif régional qui refuse d’admettre la réalité

La région Grand Est a été imposée sur un mensonge : des promesses d’économies qu’on savait intenables. Nous félicitons Justin Vogel de l’avoir révélé face à un exécutif régional qui refuse d’admettre la réalité. Il est triste d’entendre des représentants élus des citoyens alsaciens, lesquels sont très majoritairement hostiles au Grand Est, défendre, par tous les moyens, cette structure artificielle et absurde.

 

Photo (dr) Copie Ecran ( Grand-Est)